La physiologie est l’étude de la fonction.
Dans le rire, un mécanisme physiologique qui touche plusieurs organes se produit au niveau :

- du système respiratoire,

- du système musculaire,

- du cerveau,

et provoque ensuite une relaxation dont la profondeur est assez variable d’un individu à l’autre.

 

A.  LE SYSTEME RESPIRATOIRE

“Le rire déplace beaucoup d’air et produit une chaleur qui fouette le sang” disait Richard Mulcaster (médecin anglais du XVIème siècle).

Le rire commence par une expiration. Il active donc les muscles expirateurs de la cage thoracique. Le sujet inspire largement, puis survient une longue expiration saccadée qui se déroule par palier. L’expiration est en général deux fois plus longue que l’inspiration.

 

B.  LES MUSCLES SOLLICITES

D’abord, on observe une contraction de dix-sept muscles faciaux (sur une trentaine) dont les muscles zygomatiques et le muscle releveur de la lèvre supérieure, ainsi que des muscles du cou, des épaules, du diaphragme et de l’abdomen. Puis des phases de relâchement et de contraction de tous les muscles concernés vont intervenir.

Pendant ce temps, les muscles d’autres parties du corps vont se détendre : il s’agit de la musculature des membres inférieurs et supérieurs.
Ensuite, pendant la phase de relâchement qui suit le rire, tous les muscles se détendent, même le muscle cardiaque et les sphincters comme le sphincter urinaire (avec les désagréments que cela peut impliquer...)

 

C.  DANS LE CERVEAU

C’est dans l’hémisphère droit (endroit des capacités artistiques, et de la synthèse notamment) que se situe la gestion du rire.
On peut difficilement séparer la cause du rire et ses effets, et cela peut être dû au fait que c’est dans la zone de synthèse du cerveau que le rire est géré.

Le comique provient souvent d’un décalage entre la perception d’un concept, et sa réalité pour chacun. L’appréciation synthétique par le cerveau fournit une réponse qui semble illogique au sujet et génère une réponse émotionnelle : le rire. Le cortex cérébral (qui est la partie la plus extérieure du cerveau) transmet les informations au système limbique (ensemble des zones du cerveau connues pour jouer un rôle dans l'olfaction, la mémoire et la régulation des émotions) situé juste en-dessus. Celui-ci induit une réponse émotionnelle et décide de son intensité. Ensuite l’information est transmise par le système nerveux neuro-végétatif (système nerveux autonome qui contrôle, entre autre, les mouvements musculaires inconscients comme la respiration) aux différents organes.

Le rire peut être induit par le chatouillement. Ici, l’effet de surprise a un rôle important, nous ne rions pas si nous nous chatouillons nous-mêmes.

Il peut être aussi reproduit par du gaz hilarant (l’azote), qui fait secréter les mêmes hormones que le rire naturel.

Il peut être aussi provoqué par l’électrostimulation de certaines zones cérébrales intervenant dans le phénomène du rire.

D. LES CONSEQUENCES PHYSIOLOGIQUES

Le rire stimule la production de certaines catécholamines (neurotransmetteurs). Les catécholamines combattent les  phénomènes inflammatoires et augmentent la production  d’endorphines qui agissent contre la douleur, diminuent l’anxiété  et régularisent l’humeur.

Le rire a donc une fonction relaxante, qui se prolonge dans le temps.

Les expirations saccadées provoquent également un massage naturel des viscères, qui induit une stimulation de la digestion ; les spasmes et les contractures de l’abdomen sont diminués.